Cryptomonnaies : une solution de financement pour les start-up ?
Pour un entrepreneur, il n’est pas un secret que le financement est une question essentielle. Crowdfunding, introduction en bourse ou financement externe font désormais partie des pratiques « habituelles » pour bon nombre de start-uppers dont le projet arrive à une certaine maturité. Evidemment, avec les évolutions technologiques, de nouveaux modes de financement font leur apparition. L’un deux fait de plus en plus parler de lui : la crypto-monnaie. Explications.
De quoi parle t-on ?
Une crypto-monnaie est une monnaie électronique, comprenez une valeur monétaire stockée électroniquement. Cette monnaie n’a de cours légal dans aucun pays et n’est pas régulée par une quelconque institution financière. Attention, à ne pas se laisser duper par cette monnaie dématérialisée, sa valeur est bien réelle. Pour preuve, la capitalisation boursière totale des crypto-monnaies est passsée de 50 millions de dollars en 2013 à plus 140 milliars fin 2017.
La technologie derrière la crypto-monnaie
Impossible de parler de la crypto-monnaie sans mentionner son système de protection. Bien qu’aujourd’hui on recense de nombreuses sortes de crypto-monnaie, toutes ont un fonctionnement similaire appelé la blockchain. Il s’agit d’un système de proctection contre les contrefaçons représenté par une suite de chiffres stockés sous la forme d’une chaîne de blocs. Ce système, faisant office de preuve de travail, peut s’apparenter à un grand livre de compte où toutes les transactions sont répertoriées.
Un peu d’histoire
Ces dernières années, on a vu de nombreuses monnaie de la sorte se développer. La plus connue reste le Bitcoin, lancée en 2009 par un groupe de développeurs utilisant le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Evidemment, d’autres cryptomonnaies ont ensuite émergé comme le Litecoin, l’Ethereum, le Peercoin ou encore le Namecoin. Toutes n’ont pas connu l’engouement du public. Pourtant, en 2011, l’intérêt a considérablement augmenté suite à la montée du cours du Bitcoin. Selon le site Coin Market Cap, on compterai près de 1 100 crypto-monnaies différentes aujourd’hui.
Quel lien entre ces monnaies virtuelles et le financement de start-up ?
Et bien simplement via l’engouement suscité par ces crypto-monnaies aux quatre coins du globe qui permet à de nombreux entrepreneurs d’attirer l’attention sur leurs projets. Comment en profiter ? En associant les mécaniques d’introduction en bourses et celles du financement participatif, donnant ainsi naissance à des levées de fonds de crypto-monnaie. On parle alors d’Initial Coin Offerings (ICO). Plus simplement, il s’agit de réunir beaucoup d’argent dématérialisé en un minimum de temps. Avec des contraintes assez limitée et une régulation quasi inexistante, ces ICO deviennent légion. Pour preuve, ce mode de financement a vu le jour en 2013 et représentait, en 2015, près de 14 millions de dollars, 222 en 2016 et 1,2 milliards rien que pour les premiers mois de 2017.
Comment fonctionne l’ICO ?
Utilisant des plateformes spécialisées, les start-uppers qui veulent lever des fonds de crypto-monnaie font la présentation de leur activité, équipe et objectifs via un descriptif complet (souvent présenté sous forme de livre blanc). Elles vont ensuite annoncer le nombre de « tokens » (comprenez jetons) qu’elles vont mettre à disposition et surtout à quel prix et sous quelle crypto-monnaie ils seront disponibles. A l’image des actions boursières, ces tokens vont donner différents droits à leurs acquéreurs : vote, dividendes, partage de profits ou encore de gouvernance. Une fois l’ICO terminé, les tokens pourront alors être échangés, toujours sur des plateformes spécialisées.
Des avantages certains…
Pour des start-uppers, ces ICO représente une aubaine rare, celle de lever des fonds en un temps records. Et les sommes récoltées peuvent dépasser les 8 chiffres comme par exemple la plateforme de marché prédictifs Gnosis qui a levée plus de 12, 5 millions de dollars en seulement 15 minutes. Evidemment, les ICO doivent respecter un certain nombre de protocoles afin de susciter l’intérêt du marché. Mais il s’agit de procédures bien moins lourdes que celles requises pour les levées de fonds traditionnelles comme peut l’être une introduction en bourse.
…mais des limites à ne pas ignorer
Evidemment, certains éléments viennent noircir le tableau. A commencer par la volatilité de ces crypto-monnaies qui peuvent transformer une levée de fonds en désastre total pour une start-up. Le cours de ces monnaies virtuelles n’est pas stable et des krach peuvent évidemment se produire. Autre exemple, une ICO non plafonnée peut amener une structure à récolter une somme colossale de crypto-monnaie à laquelle elle n’était pas du tout préparée. Imaginez-vous récolter plusieurs millions d’euros en quelques minutes, avec des acquéreurs qui vous demandent des comptes très rapidement sous peine de liquider leurs acquisitions, comment réagiriez-vous ? Enfin, les ICO sont également sujettes au risque de piratage. D’après Chainalysis (société de commercialisation de solutions de sécurisation de crypto-monnaie), plus de 30 000 investisseurs sur la crypto-monnaie Ethereum ont été victimes d’arnaques depuis 2016.